Une des écoles construites par le MESAD en collaboration avec la communauté locale. (Photo : Clothilde Dessables)

Coopération internationale : Construction d'écoles en Côte d'Ivoire avec une approche participative

Une fois leurs projets professionnels aboutis, les jeunes accompagnés par Éole soutiennent à leur tour un projet éducatif dans leur pays d’origine. L’un de ses partenaires est l’ONG ivoirienne MESAD qui travaille avec les enfants des quartiers défavorisés en organisant des activités ludiques et éducatives dans les locaux du siège social, qui devient ainsi un centre socio-éducatif une fois par semaine. En zone rurale, ces activités tournent très souvent autour de la construction d’écoles un peu partout dans le pays.

Dernièrement, les dons des jeunes ont permis de réaliser des travaux de construction dans l’école du village de Comoeyakro (à proximité de la ville de Daoukro). Les dons ont servi à monter des murs avec des briques de géobéton, et à les enduire. En outre, les poteaux en bois de la terrasse ont été remplacés et sont maintenant en dur. Les financements des jeunes ont aussi permis de mettre du crépi à l’intérieur et au sol de la partie dédiée à l’infirmerie. La prochaine étape sera l’équipement de l’infirmerie en mobilier et en huisseries.



Ancienne stagiaire en service civique à Abidjan

Depuis mars 2022, Clothilde Dessables, ancienne stagiaire d’Éole effectue un service civique de huit mois en Côte d’Ivoire avec notre partenaire Humacoop-Amel France. Elle est accueillie par le MESAD, au siège d’Abidjan. Pour Éole, elle a rédigé un compte-rendu de son expérience de service civique et explique l’impact de la construction d’écoles, qui dépasse largement l’éducation des enfants.

« Quand j’étais en stage pour EOLE l’année dernière, l’une de mes activités principales était de chercher des ONG africaines qui agissent dans le domaine de l’éducation. La logique d’Éole c’est de faire participer les jeunes que l’association a accompagné, pour qu’ils deviennent eux aussi acteurs de changement.

Clothilde Dessables

Je devais donc faire de la prospection dans leurs pays d’origine pour trouver des associations qui œuvraient dans l’éducation. C’est donc pour moi très formateur de me trouver “de l’autre côté” et de travailler à présent avec une des associations que les jeunes ont décidé de soutenir. J’ai eu la chance d’aller plusieurs fois “en brousse” et de constater les conditions de vie des populations qui habitent dans des zones rurales reculées. La Côte d’Ivoire est un pays riche en ressources, on y cultive le cacao, les bananes, les noix de cajou etc… Malheureusement, les conditions de vie des paysans sont déplorables. Ils vivent dans ce qu’on appelle des campements, petits villages de quelques dizaines d’habitants au cœur de la forêt et des plantations, dont l’accès est difficile et bien souvent sans eau courante ni électricité.


Les effets connexes de la construction des écoles

Évidemment, ces lieux sont dénués d’écoles et de structures communes. Le travail du MESAD entre en jeu dans ces zones. L’exemple de Comoeyakro démontre à quel point la construction d’une école dans ces lieux peut entraîner des répercussions insoupçonnées. Au-delà de construire une école, lancer ce genre de projet permet réellement d’améliorer les conditions de vie des gens qui habitent dans les campements. Les politiques vont alors s’intéresser au lieu car les écoles deviennent aussi des établissements communs. C’est là-bas qu’on va voter pour les représentants régionaux.

Passez-moi l’expression mais pour eux, les politiques, “il faut se faire bien voir” afin d’obtenir les votes. Donc après le lancement d’une construction d’école, la région décide souvent de construire une route plus praticable pour y aller. Même si cette route s’arrête à l’école et ne va généralement pas jusqu’aux campements les plus reculés, c’est déjà un changement drastique pour les populations. Leur chemin pour aller en ville est bien plus agréable mais aussi rapide (et ce n’est pas rien quand il faut amener quelqu’un à l’hôpital de la ville ou vendre les récoltes).


L'approche participative du MESAD

Dans la logique du MESAD, la construction de l’école se fait main dans la main avec la population, mais pour cela, il faut mettre tout le monde autour de la table et laisser la parole à chacun (hommes, femmes, jeunes etc.…). Dans cette logique, on va essayer de faire de la mobilisation communautaire. En gros, c’est impliquer directement les personnes pour qu’elles prennent part aux décisions prises.

C’est parfois très complexe et demande de connaître très bien le terrain et la façon de penser des populations. Mais quand ça marche, c’est génial ! La communauté va se rassembler et la pérennisation de l’école (son entretien, son organisation etc.) est plus sûre. Quand tu as un lieu comme une école, tu peux réunir facilement tous ses acteurs, tu peux faire des ateliers et regrouper tout le monde…encore une conséquence positive de tout cela. »

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